La première édition des jeux de la Francophonie s’est déroulée du 8 au 22 juillet 1989, à Casablanca et à Rabat au Maroc. Elle a regroupé 1.700 athlètes de 39 nations différentes. Au programme, il y avait 4 disciplines sportives et 7 culturelles. Par comparaison, pour les Jeux 2017 d’Abidjan, il y aura 8 sports différents et 10 disciplines culturelles, mais 4.000 sportifs et 80 nations représentées. En plus, la compétition sera couverte par les opérateurs de paris dont PMU qui offrira pour l’occasion un bonus de 100 euros à valoir sur les paris sportifs, les détails sont disponibles sur bonus-malin.info. C’est dire le chemin parcouru depuis cette édition !
Les Jeux, qui se sont ouverts sur une cérémonie digne des Jeux olympiques,, furent un réel succès. Faisons un point sur cette édition, mais aussi sur les raisons qui ont poussé l’Organisation Internationale de la Francophonie à créer une telle manifestation.
Le roi du Maroc Hassan II
Pourquoi les Jeux de la Francophonie ?
Au cours des années 80, la collaboration entre les pays francophones s’institutionnalise peu à peu. Mais le secrétaire général Boutros Boutros Gali veut créer une manifestation pour rapprocher les hommes, les peuples. L’idée sous-jacente est bien évidemment de faire la promotion du français à travers le monde grâce à une fête qui aurait une visibilité internationale.
Les Jeux de la Francophonie ont en réalité 6 buts bien distincts :
- Promouvoir la paix et le respect mutuel grâce aux rencontres
- Fédérer et dynamiser la jeunesse francophone
- Promouvoir à l’échelle mondiale toute la richesse de la culture francophone
- Faire connaître de jeunes artistes et les aider à émerger
- Préparer les athlètes français aux grandes compétitions internationales (JO et Championnats du Monde)
- Promouvoir la langue française
Les Jeux de la Francophonie se sont largement inspirés de ceux du Commonwealth britannique. Toutefois, ceux d’outre manche ne disposent pas de compétitions culturelles. Ils ressemblent donc plus aux JO d’été.
Les points forts de la 1ère édition des Jeux
De gauche à droite : Jean-Charles Trouabal, Bruno Marie-Rose, Daniel Sangouma et Max Morinière
L’Athlétisme est bien évidemment la discipline phare de ces jeux. Sur 100 m et 200 m chez les hommes, les trois premières places sont prises par les quatre fantastiques : Max Morinière, Daniel Sangouma, Bruno Marie-Rose et Jean-Charles Trouabal. Les quatre compères battront le record du monde du 4×100 m aux Championnats du monde de Split en 1990 avec un chrono de 37 s 79. À noter aussi le titre du Pontyvien Jean-Charles Giquel à la hauteur avec un saut à 2.22 m.
Chez les femmes, le public découvre deux athlètes qui vont durablement marquer l’athlétisme français et mondial. Sur 200 m, Marie-José Pérec remporte sa première médaille mondiale avec un temps de 22 s 60. Marie-Jo sera ensuite 2 fois championne du monde sur 400 m et surtout double championne olympique à Atlanta sur 200 m et 400 m.
La hurdleuse Monique Ewanjé-Epée
Sur 100 m, Patricia Girard se classe deuxième avec un chrono de 11 s 25. La Guadeloupéenne gagnera deux fois le titre de championne d’Europe en salle sur 60 m haies (1996 et 1998). Elle sera aussi championne du monde du 4 x 100 m à Paris en 2003 en compagnie de Syvliane Félix, de Christine Arron et de Muriel Hurtis.
Les sœurs Ewanjé-Epée sont aussi de la partie. Monique sera médaillée d’or du 100 m haies (12 s 92). Quant à sa sœur Maryse, elle remportera le concours du saut en hauteur avec un essai à 1.88 m. Monique sera championne d’Europe du 100 m haies à Split en 1990. Maryse, la grande sœur, était déjà en fin de carrière à Casablanca. On se souviendra de sa médaille d’argent aux championnats du monde en salle de Göteborg en 1984.
Les Jeux en quelques chiffres
Pour l’édition de 1989, il y avait 9 disciplines représentées au total. En sport, il y avait de l’athlétisme, du basket-ball, du football et du judo. Concernant les disciplines artistiques, les arts visuels, la chorégraphie, les métiers d’art, la peinture et la sculpture étaient représentées.
La France a terminé première au classement général des nations avec 77 médailles remportées. Voici le podium :
- 1er : France avec 77 médailles (33 Or, 25 Argent, 18 Bronze)
- 2ème : Canada avec 44 médailles (9 Or, 15 Argent, 20 Bronze)
- 3ème : Maroc avec 21 médailles (7 Or, 8 Argent, 6 Bronze)
Préparée en moins de deux ans, cette première édition a été un franc succès, tant au niveau de la qualité de l’organisation que des infrastructures. Le point d’orgue de ces jeux a sans doute été la cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée dans un stade Mohammed V comble. Le discours du roi du Maroc Hassan II, grand francophile, illustre parfaitement cet engouement pour la langue de Molière. Mieux que quiconque, il avait compris que le Français était un ciment extraordinaire entre les pays, alors qu’au Maroc, à cette époque-là, moins de 30 % de la population parle français.
Voici une rétrospective de l’organisation des Jeux de Casablanca :