La 8ème édition des Jeux de la Francophonie se déroulera du 21 au 30 juillet 2017 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Les Jeux du Commonwealth, sur lesquels ils ont été copiés, datent de 1930. Mais leur pendant francophone est assez récent et date d’il y a un peu plus de 30 ans. Leur naissance coïncide avec la structuration institutionnelle de la francophonie.
Pour comprendre la raison de leur création, il faut remonter aux origines de la coopération entre les pays francophones. Comme le dit Axel Nguema Edou dans un article paru sur Stratathèse : « Parler des jeux de la francophonie sans faire un bref rappel sur ce qu’est la francophonie en tant que notion, concept et institution reviendrait à étudier une institution et une pratique sans remonter à ses origines ». Remontons le fil de la coopération entre les pays francophones pour saisir l’impérieuse nécessité de cette manifestation.
Aux origines de la coopération francophone
Le premier acte de coopération francophone remonte à 1926 et à la création de l’Association des écrivains de langue française. Dans les années 50, les journalistes et les radios se regroupent. En 1960, la première véritable institution internationale voit le jour avec la Conférence des Ministres de l’Éducation. Le volet culturel de la coopération se solidifie dans les années 70 avec la création de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique.
Dans les années 70, les chaînes de radio et de télévision francophones se dotent d’un organe officiel, le CIRTEF (Conseil International des Radios Télévisions d’Expression Française). En 1979, sous l’impulsion de Jacques Chirac alors Maire de Paris, est créée l’Association Internationale des Maires Francophones. Le maillage, qui était essentiellement international, devient local. Enfin, 1984 voit la naissance de la fameuse chaîne TV5.
La francophonie se structure peu à peu
La coopération se structure et s’institutionnalise dans les années 1980. En 1986, les chefs d’État de 42 pays se rejoignent à Versailles pour le premier Sommet de la Francophonie. On y aborde des thèmes aussi divers que la culture, le développement de l’industrie ou le futur de la langue française. C’est la première fois que la coopération est abordée de manière multilatérale.
Depuis, le côté institutionnel n’a cessé de se développer. Au sommet de Cotonou en 1995, la Francophonie se dote d’un secrétaire général. C’est Boutros Boutros-Gali qui sera le premier à occuper ce poste. L’Égyptien est élu en 1997 au sommet d’Hanoï. Il restera en poste jusqu’en 2002, date à laquelle il sera remplacé par le Sénégalais Abdou Diouf. Depuis 2015, c’est l’Haïtienne Michelle Jean qui occupe la fonction de secrétaire général.
Naissance des Jeux de la Francophonie
Malgré les efforts déployés, à la fin des années 80, la francophonie était avant tout un fait diplomatique. Le grand public en était exclu. Il manquait un maillon afin que vive la francophonie dans le cœur des hommes. Le lien entre les peuples parlant français était absent. C’est sous cet angle que naît l’idée des Jeux de la Francophone. Ils doivent être une grande fête à la fois sportive et culturelle.
La première édition est organisée au Maroc, dans les villes de Casablanca et Rabat, en 1989. Il y a 39 pays représentés, pour un total de 1.700 participants. Quatre ans plus tard, c’est Paris qui accueille la deuxième édition. Ces jeux sont un succès populaire énorme dans tout le monde francophone. Toutefois, ils peinent à être visible en France. Cela dénote sans doute d’un certain problème d’identité.